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... un Témoignage du Passant Bleu :
La dernière patrouille de l'Algérie française...
par Philippe GROULT
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Arrivé dans ma nouvelle affectation, je suis reçu par le Chef de Bataillon L.F. Major du 74ème RI, (très sympa) qui me signifie que comme il ne me reste plus que 17 jours à faire avant de partir,il ne sait pas trop quoi faire de moi.
Il me demande de revenir le voir si j’ai besoin de quelque chose.
Quelques jours plus tard, manquant d’instructeur pour la FCB, il me demande si je suis d’accord pour faire un cours de mines et pièges aux jeunes appelés.
Je lui confirme mon accord et je me mets à préparer mon cours.
Le jour dit, je réunis mes loustics autour du terrain que j’ai préparé, au beau milieu du fort.
Je leur explique la technique pour ne pas se faire avoir par les pièges de l’ennemi, puis j’invite quelques troupiers à pénétrer sur le terrain.
Bien entendu tout le matériel disposé (treillis, casques, baïonnette, etc.… est piégé avec des grenades à plâtre. Et commence la série d’explosion déclenchée par l’imprudence des bleus qui ne loupent pas un seul de mes pièges.
Le bruit des explosions rameute les autres sections qui participent à d’autres exercices aux alentours.
En quelques minutes, tout le personnel, instructeurs compris sont pliés de rire à voir les bidasses couverts de plâtre et j’obtiens un franc succès.
Peu de temps avant mon départ, en lisant le journal (Paris -Normandie), j’apprends que le Paquebot France doit arriver dans l’après -midi au port en provenance de New York. C’était une de ses premières traversées, le paquebot était tout neuf.
Je vais voir le Commandant L.F. qui met sa jeep à ma disposition avec son chauffeur.
Nous voilà partis pour le quai Johannes COUVERT (là où a été tourné une partie du film « Le Cerveau » avec Bourvil et Belmondo), emplacement réservé aux paquebots transatlantiques de la compagnie « TRANSAT-FRENCH LINES » depuis le début du siècle.
Bien entendu nous passons facilement tous les barrages de police en étant d’ailleurs salués par les agents, ce qui nous a fait bien rire, le chauffeur et moi.
On se gare là où va se trouver la proue du navire qui entre dans le port à cet instant.
Moment formidable lorsque le bateau accoste et que les employés de la société d’acconage récupèrent les amarres et approchent les passerelles.
Nous assistons au débarquement des premiers passagers puis nous repartons vers le centre-ville où je procède à quelques achats de souvenirs à ramener à la famille
Voilà, c’est le dernier souvenir que j’ai de ma période militaire.
Je dois dire que si j’ai quitté l’armée dans ces conditions, c’est entièrement de ma faute. En effet, le Capitaine B., Officier remarquable et très compétent, avait bien essayé de me faire continuer mes études pour passer les différents examens qui m’auraient amené à passer les différents échelons menant à la carrière d’Officier, comme l’on fait un certain nombre de mes copains de promotions.
Pourquoi, n’ai-je pas suivi cette filière ?
Pour deux raisons à mon avis.
La première, c’est que j’étais quand même un peu traumatisé par ce que j’avais subi en Algérie , et de me retrouver dans un bureau à Rouen à classer des papiers, tous plus sans intérêts les uns que les autres, je n’avais pas l’envie de continuer dans cette façon de poursuivre ma carrière .
La seconde, c’est qu’en fait, ce que j’ai toujours aimé dans ma vie c’est l’aviation. Donc,
l’Infanterie !!