09.00
: je viens d'arriver en voiture sur la place de Kerhéro,
le VTT sorti du coffre. J'ai choisi de faire ce matin, pour ma première
ballade dans la campagne de Moustoir'Ac, la partie occidentale du circuit
des mégalithes. Je ne connais pas du tout le pays et je veux
apprécier la nature les collines, les vallons, les bois et les
champs, les prairies et cultures, entr'aperçus quelques semaines
plus tôt, en allant à Locminé où j'ai trouvé
une bonne documentation sur le Pays de Locminé.
Je démarre vers le Nord-Ouest, avec le
topoguide glissé dans le porte-carte, les deux cartes originales
de l'IGN au 1/25000 y sont également, en secours.( 0820 E et
0920 O, de Baud et d'Elven).
La route est goudronnée et descend d'une
vingtaine de m en 500m: le "la" est donné : ce sera
une succession de montées et de descentes qui créeront
l'effort à fournir. Je rejoins le circuit en bifurquant à
gauche vers Coët Mel, prends un bon chemin de terre avant
d'arriver sur un talus que le balisage me demande de franchir, en lisière
de bois. Cela vaut le coup: un magnifique chemin en sous-bois, en légère
descente va me faire contourner une croupe boisée d'essences
variées et après un virage à 180° poursuivre
la descente le long d'un ruisseau , relativement important qui coule
vers la vallée du Tarun, au Nord.
Un ponceau ( z ~= 70) permet d'accéder
à l'autre rive avant d'effectuer une boucle en dehors du bois
pour revenir sous les ombrages après Kervelien ; la piste
est carrossable, mais elle grimpe, et elle grimpe droit avec environ
une dénivellée de plus de 60m pour passer près
du sommet de Moten Guermené (z 151) (Est-ce un mélange
de breton et de gallo : motte de la petite maison?); la descente vers
le nord est aisée, la piste goudronnée sort du bois et
passe au milieu de grands champs où les épis dorés
annoncent une bonne moisson. Le circuit part sur un petit chemin herbeux,
plein ouest, entre la lisière d'un bois et la clôture du
champ de blé . Je ne peux m'empêcher de prendre un épi
de ce blé qui aurait sans doute ravi mes
ascendants. Le chemin vient buter contre un nouveau ruisseau qui
marque la limite de la commune: le parcours le remonte rive droite,
et la joie du "VTTeur" commence à prendre forme: de
légères difficultés agrémentent le parcours
qui a repris en sous-bois ; la trace permet de rejoindre un chemin carrossable
avant d'éviter la départementale par un chemin de terre
qui débouche derrière le hameau de Brangouzerh...,
entre 2 superbes fours à pains,
parfaitement conservés.
Il n'est pas encore 10 h. et la matinée superbe. je goûte
réellement le calme et la beauté de la nature, et j'ai
envie de faire partager ma joie. Une femme est assise près de
sa porte, face au soleil, et plume une volaille. J'en profite pour m'arrêter,
la saluer et lui dire combien la journée s'annonce belle. Sans
doute heureuse de pouvoir rompre le silence, elle confirme sa satisfaction
de vivre une aussi agréable journée. Et la conversation
se pursuit à partir d'une remarque sur les trous de renard que
je pense avoir repéré dans le bois. Elle renchérit
immédiatement en me racontant la véritable histoire du
renard et du poulailler... Un renard a été tué
il y a une quinzaine, mais il avait une nuit précédente
pénétré dans le poulailler et tué quelques
volailles.. Même dans la journée, ils approchent parfois
à hauteur du four à pain... Sacré Goupil ! Cette
histoire vraie du 21°siècle me ravit ! La nature n'a pas
changée depuis l'époque de La Fontaine et de ses laboureurs.
Ce village de Brangouzerh, ce hameau de quelques maisons plutôt,
a du abriter une population relativement importante pour justifier ces
2 anciens fours à pains . aujourd'hui il n'y a plus de ferme
en exploitation; les quelques terres - comme le champ de blé-
sont louées à une exploitation agricole moderne, relativement
importante...