Dans le Dictionnaire
de Bretagne édité par OGÉE en 1846, voici , daprès
un extrait rédigé par Mr Raymond BELLEC du CGSB56, ce quon
peut y lire au sujet de LOCMINÉ:
« Cette paroisse de Locminé, réunie à celle
de Moustoir-Radenac compte 2400 communiants.
Léglise dédiée à Saint-Colomban est
très belle, on y voit une chapelle où lon enchaîne
les personnes attaquées de folie ; on assure quelles meurent
dans lespace de neuf jours.
Ce territoire renferme des vallons dans lesquels sont de belles prairies,
des terres assez bien cultivées, des landes fort étendues
et un grand bois taillis.
Il y a marché le jeudi et foire le premier jeudi de chaque mois.
On parle généralement le français dans la ville et
le breton dans la partie rurale.»
Aujourd'hui, les anciens pignons façades se dressent devant une
nouvelle église d'architecture moderne où la lumière
règne.
Cette illustration représente la sortie de
messe de l'église Saint-Colomban, au porche renaissance:
Le clocheton plus à gauche est celui de l'eglise Saint-Sauveur.
C'est dans ces deux églises et sous leur
porches que les grandes étapes de la vie de nombre de mes
ascendants, mais surtout de leurs alliés, parents et amis
,ont été célébrées avec la population
de la paroisse.L'exploitation des registres paroissiaux
Baptêmes, Mariages, Sépultures,
en témoigne .
Peut-être que certains d'entre-eux ont inspirés
l'auteur de ce dessin.
Vous les retrouverez en cliquant sur celui-ci.
D'autres fréquentaient la chapelle de la
Vraie-Croix, disparue depuis longtemps et dont un calvaire "moderne"
perpétue l'emplacement sur la route d'Auray.
Les Gars de Locminé:
( )
Vieille chanson bretonne qui se chante
en Français, et tradition orale oblige, les paroles sont écrites
à postériori, selon l'oreille du scribe.La mienne a retenu
ceci:
pour le refrain :
Gais ! Sont,sont, sont, les gars de Locminé,
qui ont de la maillette sens dessus dessous
Gais ! Sont, sont, sont, les gars de Locminé, qui ont de la maillette
dessous leurs souliers.
Mon père et ma mère,
d' Locminé ils sont (bis)
Ils ont fait promesse qu'ils me marieront. Refrain
au refrain , "Gais" doit être expulsé
comme un cri.
Chaque couplet reprend 2 fois la ligne précédente
et ajoute une nouvelle phrase suivie immédiatement du refrain
Ils ont fait promesse qu"ils
me marieront (bis)
S'ils me marient guère s'en repentiront. Refrain
S'ils
me marient guère s'en repentiront
Je vendrai mes terres sillon par sillon . Refrain
... au dernier sillon je bâtirai maison.
Refrain
... et si le roi passe nous le saluerons.
Refrain
...en levant not' verre, nous le saluerons.
Refrain
... et pour le distraire, nous lui chanterons.
Refrain.
Les Gars de Locminé
c'est aussi
un AN-DRO, danse de Bretagne, beaucoup dansé en Bretagne et en
Lorraine.
Cest une danse en chaîne où lon se tient par
les petits doigts.
LAn-dro :
Formation en chaîne : chacun se tenant par le petit doigt
Pas : Andro
Explication :
1-Déplacement latéral, 3 pas légèrement à
gauche, 3 pas à droite( presque sur place) : la chaîne progresse
ainsi vers sa gauche ; les pieds décollent à peine du sol.
2-Mouvement simultané des bras : « jenroule »
(la main décrit un cercle vers larrière) et «
je déroule »( la main décrit un cercle vers lavant).
Tout en souplesse, sans serrer ni tordre les doigts.
J'ai eu l'occasion, enfant, de l'apprendre avec des camarades
de mon âge à Auray, dans le cadre du Cercle Celtique,
et de le danser au cours d'une soirée donnée à
l'hôtel du Pavillon d'en Haut, devant nos parents. Le Kévren
Alré, nom du bagad actuel ne fut créé qu'après.
Les musiciens n'étaient que deux amateurs: un sonneur et un
bombarde, chacun tenant commerce. La photo ci-contre représente
notre groupe costumé, lors d'une de ces fêtes locales
consistant en un défilé de groupes et de chars, chargés
d'entrainer le public vers le lieu de la kermesse , en l'occurence
un terrain dit de Saint-Joseph, proche de ce carrefour.
La
Maillette....Il s'agit d'un vieux terme français qui désigne
un ensemble de clous destiné à éviter l'usure du bois,
et placés à coup de maillet, sorte de masse en bois dur. Par
usure il faut l'entendre au sens large comme toute agression contre le bois.
Ainsi le "mailletage" est le terme employé dans les chantiers
de construction navale , au temps de la marine en bois , pour protéger
la carène des navires contre les agressions causées par les
coquillages qui se fixent à la coque et qui, au fil des marées,
attirent des parasites marins qui pourraient attaquer le bois et s'en nourrir.
Peu à peu, cette destination première sera dévoyée
par le renforcement de la coque contre les boulets. Le mailletage disparaitra
avec la pose de plaques de métal . Ce seront les premiers cuirassés....
mais c'est une autre histoire. Et l'on est très loin des sabots,
voire des galoches, ces chaussures à semelle de bois que nous portions
encore vers 1946...