SUITE & FIN

Epilogue

Ces quatorze mois passés à l’est d’Alger constituent l’essentiel de ma vie de sous-officier en corps de troupe . Tout au moins cette période m’a apporté l’expérience concrète que je recherchais initialement, dans ma démarche vers l’épaulette . Jusqu'à fin juillet 1963, j’aurai encore la chance de l’enrichir, à la recherche de tous les stages possibles : stage sous-officier d’apprentissage technique du déplacement militaire en montagne d’hiver, durant tout le mois de janvier, à Chamrousse ; stage sous-officier de formation pédagogique durant deux semaines d’avril, à Clermont-Ferrand ; préparation puis concours du PPEMIA ; visite médicale d’aptitude personnel naviguant de l’ALAT, à Aix-en-Provence puis à Paris. Je termine mon séjour en Corps de troupe, à Grenoble, par l’incorporation et la formation initiale d’un contingent, en juillet. Cette boulimie d’activité à l’extérieur révèle une crise morale : je suis déçu par la banalité de la vie quotidienne, l’état d’abandon du cantonnement, et la médiocrité de quelques sous-officiers plus anciens et sans formation initiale. Ces facteurs défavorables m’ont fait hésiter, et je remercie mon capitaine de m’avoir mis aux arrêts en chambre durant deux semaines pour réussir le concours de Strasbourg.
Cette formation initiale de sous-officier d’active, je l’ai acquise avec mes camarades de la 30° Promotion E.S.O.A. de Saint-Maixent. Le moule fut parfois dur à supporter, mais il m’a ouvert un parcours fantastique : pendant plus de trente ans, j’ai eu la chance de concrétiser ma soif d’aventures et de responsabilités alliant l’action et la réflexion.

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