Chez LADOGA BLANC PC KARA : LA BOUGEOTTE |
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Jai enfin touché la solde ! mais je nai pas les 21 ans fatidiques
pour ouvrir, par lintermédiaire du vaguemestre, un Compte Chèque
Postal. Je ne peux ouvrir quun compte bancaire. Mon père sen
charge et je lui ai adressé un mandat à y déposer. Cependant,
nayant aucun autre moyen de paiement, jai conservé la dernière
solde avec moi, en espèces.
Le dernier dimanche du stage, à 7h.30, je passe encore une épreuve
: le réglage dun tir au mortier de 81 mm. Non pas à munitions
dexercices, mais au simulateur. Il ny a pas encore de matériel
électronique pour cela, mais un astucieux systèmes darbalète
fixée sur une arme réelle. Elle envoie des fléchettes.
Les réglages et la manipulation du mortier sont réels mais la
précision est limitée à la fiabilité des élastiques...
Pour fêter la fin du stage, avec quelques camarades, nous allons dîner
au-delà de Philippeville , dans un établissement construit sur
les rochers, avec salle à manger en terrasse supérieure pour disposer
de la vue vers Philippeville à lest et Stora à louest.
Cette petite station balnéaire abritait un centre de formation commando
nommé « La grande plage ». Mais à lépoque
de ce dîner, le centre était définitivement fermé.
Les déplacements aller et retour pour cette soirée se firent en
taxi. Le couvre feu fixé à 23 heures le permettait. En fin daprès-midi,
nous avions pris la dernière anisette, place Marquet. Philippeville avait
perdu toute son animation, mais jen conserve le souvenir dune localité
où il avait certainement fait bon vivre au début des années
cinquante.
Lorsque nous arrivons à Alger, notre souci, avec F et W est de pouvoir
prendre un vrai bain, dans une vraie baignoire. Lhôtel est de standing,
et lorsque nous traversons le hall dentrée avec nos tenues dété
un peu froissées par le voyage en train, nos sacs à paquetage
comme bagages à la main, le réceptionniste nous accueille dun
air soupçonneux et nous demande de payer nos chambres davance :
un camarade règle pour moi en chèque et un peu plus tard, réunis
dans ma chambre, nous faisons les comptes entre nous trois : sur le lit, jai
déposé largent liquide. Voulant profiter de la « classe
» de lhôtel, nous demandons par téléphone de
nous monter 3 whiskies... « _ Mais monsieur, nous ne pouvons vous servir
dalcool ! seuls les boissons sans alcool sont autorisées.. »
Cest ainsi quun jeune serveur se présente avec trois «
gazouzes » sur un plateau.... louchant sur les billets quil voit
sur le lit... Vers 23 heures, je prends mon premier et dernier bain en Algérie.
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