Chez LADOGA BLANC
PC KARA : LA BOUGEOTTE
En train, vers Philippeville  

Deux mois près de Philippeville.
Un Adjudant (C) et un Sergent-chef de la compagnie sont du voyage, eux-mêmes pour le stage du second degré (B.A.2). La durée du stage, si je réussis le contrôle sera de 2 mois... Je deviens un véritable cadre à éclipses pour ma section...

Le premier intérêt de ce stage fut de me permettre de découvrir un peu l’Algérie, en dehors de la Grande Kabylie. Philippeville en effet, est le port de Constantine, et pour s’y rendre, le voyage en chemin de fer demande une journée complète. Pour ne pas avoir de mauvaises surprises de correspondances, notre ordre de mission précise via Alger, à l’aller, comme au retour. Après une nuit à l’hôtel d’ Angleterre à Alger, notre trio de sous-officiers de la Cie est renforcé de plusieurs sous-officiers du Bataillon et d’ailleurs. Le voyage s’effectue dans des conditions plus agréables que sur le trajet Tizi-Ouzou Alger. Cette fois, le train rappelle plus ceux de la métropole, avec ses trois classes de confort proposées aux voyageurs. Notre compartiment de seconde est calme et les discussions variées. Les anciens commentent des souvenirs, retrouvent dans le couloir des camarades perdus de vue... Personnellement, je dévore le paysage des yeux, et il faut reconnaître qu’il en vaut la peine : Je découvre enfin les gorges de Palestro. Ce nom marqua longtemps les esprits car au tout début des événements, une section de rappelés tomba dans une embuscade ; non pas dans les gorges mais dans la région de Palestro. L’impact fut immense : radios, journaux, partis politiques s’emparèrent de ce drame et de la riposte qu’il suscita. Mais personnellement, je préfère garder en mémoire le paysage des gorges : je n’aurai pas l’occasion de connaître celles de la Chiffa.
A Bouira je découvre le DJURJURA vu du Sud-Ouest, puis du Sud. Quelques noms de stations comme, Bou-Arredidj, Sétif... prouvent que maintenant nous sommes passés dans le Constantinois. Loin dans le Sud, c’est tout plat, et il me semble voir même un « chott ». Etait-ce réellement le « Chott Oul-el-Beida » situé à près de 20km de la voie ferrée ? était-ce un effet de mirage dû à l’air surchauffé de ce mois d’août ? ... les anciens restent sceptiques.
Mais c’est surtout le passage rapide à Constantine qui reste dans ma mémoire : de la fenêtre du wagon, il est possible d’apercevoir l’autre versant du Rhumel. Ce ravin aux falaises abruptes marque le site de la très vieille ville de Constantine.

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En train, vers Philippeville