Nos Poilus
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Extrait du registre matricule de la Classe 1917, Arrondissement de Lorient. 4ème volume
du N°1501 au N°2000 Cote R2137 aux AD56
CADORET Louis Marie Matricule au Recrutement 1574Disparu le 20 mai 1916 à Mort-Homme AVIS OFFICIEL du M°de la G° du 9 Juillet
Etat-civil
né le 27 septembre 1896 à AURAY
Canton du dit , Dpt du Morbihan
résidant à NOGENT-LE-ROTROU Canton du dit
département dEure-et-Loir, profession Employé de commerce
fils de feu Félicien Louis Marie
et de LAMOUR Marguerite Alice
domiciliés à AURAYCorps d'affectation:
116°RI Mle 7725
118°RI Mle 9744
151°RI Mle 17743
Décision du Conseil de révision
Inscrit sous le N° 30 de la liste du canton dAuray
classé dans la 1ère partie de la liste en 1916, vu à ChartresDétail des services et mutations diverses
Bon pour le service Armé
Engagé volontaire pour 4 ans
à Lorient le 13 Mars 1915 pour le 116°Régiment dinfanterie
Arrivé au corps et soldat de 2ème classe le 15 mars 1915 (1)
Passé au 118°Régt dinfanterie le 11 octobre 1915
Passé au 151°Régt dinfanterie
Disparu le 20 mai 1916 au Mort-Homme (Meuse)
suivant avis officiel du ministère de la guerre du 9 juillet 1916 GG 2665
Rayé des contrôles le 21 Mai 1916
Décès fixé au 20 Mai 1916 suivant jugement rendu le 25 oct 1921 par le Tribunal de Lorient
(1) soldat de 1ère classe le 25 juillet 1915
Campagne
Contre lAllemagne du 13 mars 1915 au 20 mai 1916.
[cette ligne est sur la page, hors cartouche, marge basse, avec tampons rouges et espaces à compléterLocalisation : la Forêt domaniale du Mort-Homme , à 15 km NO de VERDUN comprend le Monument de la cote 304 entre Malancourt au Nord et Esnes-en-Argonne au Sud et 5km plus à l'Est-Nord-Est le monument "le Mort-Homme" entre Béthincourt au Nord , Cummières-le-Mort-Homme à l'Est et Chattancourt au Sud.(source Atlas IGN 2002).
Commentaire du Petit-Larousse : Hauteur Ouest de la Meuse, lieu de combat acharné en 1916 et 1917
extrait de "Mourir à verdun", Pierre Miquel, Tallandier,1995 : Page 185.
...."le IX° Corps d'armée a été décimé sur le Mort-Homme. il a du être relevé 2 jours avant l'offensive Mangin par deux divisions du XV°corps, la 123° de Covisart et la 126° de Muteau: "les gars qu'on relève sont fous, écrit un soldat du 112°, ils se sauvent à notre arrivée sans nous donner aucun renseignement sur les Boches." Au Mort-Homme, même épuisement : "nous n'étions plus des hommes, mais des fous, dit un rescapé du 151°... Les mitrailleurs du 162° se repliaient sur nous et criaient "sauvez-vous,les voici!" Impossible de dégager le Mort-Homme, bien qu'on pousse à la hâte dans le foyer du volcan des unités de six régiments à qui l'on ordonne de pousser droit devant eux en rase campagne, jusqu'à ce qu'ils rencontrent l'ennemi dont on ignore la situation." Il faut reculer au sud du Mort-Homme, jusqu'au Chapeau Chinois et la tranchée des Zouaves.
[fin de citation]
Historique du 151 RI de Jean LIEFFROY page 67 (document dactylographié ) . ...nuit du 9 au 10 mars. La relève s'effectue sous une tempête de neige, sur un terrain plat et nu, aucun travail d'organisation n'est fait, ni tranchées, ni barbelés. Le 151ème RI va donc construire un réseau défensif sous un violent feu. Le 16 mars, après un dur labeur, le régiment peut se regrouper dans une tranchée normale protégée par un reseau de barbeles de cinq à dix mètres de profondeur.
LE MORT-HOMME: (avril-mai 1916)La bataille à l'échelon du régiment
Depuis le 19 mars, la bataille a cru en intensité sur la rive gauche de la Meuse. Le 5 avril, le 151 ème RI doit prendre à sa charge le MORT-HOMME, l'un des deux bastions de la rive gauche du fleuve, ardemment désiré par l'ennemi.
Brusquement, le 9 avril vers 12h15, bombardement adverse avec des obus de tous calibres: 105, 150, 210 305 et gros MINEN écrasent nos lignes; vers 12h15, les Allemands se précipitent à l'assaut.
La huitième compagnie est anéantie à 13 heures, la cinquième et la sixième sont sérieusement accrochées. Le troisième bataillon contre-attaque avec des éléments du deuxième, les combats se poursuivent jusqu'à 18 heures.
Le 10 avril au matin, les tirs d'artillerie reprennent, mais les Allemands semblent hésiter et leurs assauts ont perdu la violence de la veille.
Le soldat FAGLAIN demeure le seul survivant de sa section de mitrailleuses qui fait partie de la CM1 (compagnie de mitrailleuses n°1). Avec calme, il installe sa mitrailleuse et durant deux heures, il tient en échec les troupes d'assaut ennemies jusqu'à ce qu'une balle vienne le coucher sur sa pièce.
Les Allemands ne sont pas passés!Le 19 mai, les Allemands reviennent à l'attaque avec des lance-flammes, ils approchent de MORT HOMME et risquent de contourner le régiment par la droite Le second bataillon monte une manoeuvre et les oblige à se retirer.
Le 22 mai, quatre divisions allemandes reviennent à l'attaque. En certains points, l'assaut est renouvelé jusqu'à seize fois sans succès. Les Allemands laissent quinze mille cadavres devant nos positions, l'artillerie amie a fait aussi du bon travail.
Du 9 mars au 23 mai, le régiment a perdu près de deux mille combattants pendant ces opérations.
une nouvelle page de limafox permet de connaitre les compagnons d'armes de Louis CADORET :
ci-contre la fiche décès publiée sur le web par le ministère de la défense sur le site créé fin 2003 :
http://memoiredeshommes.sga.def.gouv.fr/
Remarque : il existe des différences entre les renseignements d'état-civil selon les sources : la date de naissance réelle est le 25 septembre 1896 ou 25 / 09 /1896...
sur le registre matricule, 27 et non 25;
celle qui figure ici se lit 25 /03 / 1896 ...
conséquence : en tapant sur le formulaire de recherche du site la date "exacte", aucune fiche n'est proposée; en revanche en donnant une date "approchée", cette fiche est apparue... et il s'agit bien du même soldat.
en tenir compte dans les recherches ultérieures.
ci-après quelques réflexions de limafoxromeo
[Son nom figure à Sainte-Anne-d'Auray, sur le long mur du mémorial des 240.000 soldats bretons morts durant la grande guerre de 1914 et 1918. qui entoure sur 3 côtés l'édifice ci-contre; Au centre, on aperçoit l'entrée de la Crypte dédiée aux victimes de toutes les guerres.
Ndr : ce monument a été financé par souscriptions auprès des familles, recueillies par les paroisses et rassemblées par les diocèses. Ceci explique les très nombreuses lacunes ...
[Enfant, lors de mes premiers séjours parisiens, ma "grand'mère LAMOUR" me présentant l'Arc de Triomphe de l'Étoile me précisait que le soldat inconnu qui y repose était peut-être le cousin de mon père :
Louis Cadoret.
25 ans plus tard, le 11 novembre 1971, place de l'Étoile, chef de section instructeur à l' École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, promotion Général de Gaulle, en Grand U, sabre à la main, en me remémorant ce commentaire, je parvenais à supporter sous un vent glacial, la longue attente de la revue des troupes autour de l'Arc de Triomphe, traditionnel préambule à la cérémonie commémorative de l'armistice et au dépôt de gerbe que devait présider le Président de la République, Mr Georges Pompidou . ]
[En ce matin froid, lorsque le 1er Bataillon de France descend les Champs-Élysées précédé de son Commandant et du Drapeau de Saint-Cyr, les 200 cadres et élèves sont tout d'abord contents de pouvoir, au sens littéral, se dégourdir les jambes. Bientôt , les quelques rares personnes qui les regardent passer et qui les applaudissent en criant "Chic à Chic à ...Cyr" montrent qu'elles sont déjà bien au fait de "la grandeur de la carrière des armes." Mais je crois qu'à ce moment intense, au milieu de la plus belle avenue du monde, à l'instant où ces vivats provoquent comme un frisson le long de la colonne vertébrale, le souvenir douloureux des 4547 Saint-Cyriens et du million et demi de soldats français tombés à la Grande Guerre s'estompe sans doute... Le dopage moral est réussi et la relève des anciens assurée.]
une nouvelle page de limafox vous livre un témoignage du 11 novembre 2018 LA GLOIRE, un des chants de tradition nous rappelle pourtant ce que signifie le casoar:
"Voulant voir si l'École était bien digne d'elle,
La Gloire, un jour, du ciel, descendit à Saint-Cyr.
On l'y connaissait bien, ce fut avec plaisir
Que tous les Saint-Cyriens reçurent l'immortelle.
Elle les trouva forts; ils la trouvèrent belle
Après trois jours de fête, avant de repartir,
La Gloire, à tous voulant laisser un souvenir,
Fixa sur leurs shakos, des plumes de son aile.Ils portèrent longtemps ce plumet radieux,
Mais un soir de combat, près de fermer les yeux,
Un Saint-Cyrien mourant le mit sur sa blessurePour lui donner ainsi le baptême du sang
Et depuis nous portons, admirable parure,
Sur notre shako bleu, le plumet rouge et blanc.[ Historiques consultés le 22 /09/ 2003 au Musée de l'Infanterie, à Montpellier. ] en savoir plus sur ce muséefermé avec l'EAI en 2010