Extraits
Sources : archives du Service Historique de l’Armée de Terre.
Relevés et mise en page de François LAMOUR
[ ces lignes entre crochets sont du rédacteur ; elles figurent à titre d’avant-propos dans les deux extraits de JMO de la guerre de 1914-1918 effectués par mes soins.

Les relevés des documents d’origine, manuscrits ou microfilmés, détenus par le SHAT ont été effectués de façon opportune, au cours de deux séances de consultation.
La recherche initiale avait pour but de situer les renseignements obtenus aux archives départementales du Morbihan sur le registre matricule de la classe 1913 pour le canton de Lorient, et concernant mon grand’père André BOUCHER.
Il m’est apparu que pour mieux situer ces renseignements dans l’espace, dans le temps, mais aussi pour l’environnement moral, il était important de restituer, au mot près, l’histoire des hommes qui l’ont vécue de l’intérieur, rédigée au jour le jour, par l’officier adjoint du Chef de Corps. Ces pages manuscrites sont consignées dans des registres réglementaires, obligatoirement tenus à l’échelon de chaque Corps (au sens administratif), et dénommés registre Journal des Marches et Opérations. Outre celles-ci, l’ordre de bataille du Corps y est périodiquement inscrit, ainsi que les « mutations administratives» du Corps et des Officiers.
Ce sont donc des périodes des JMO qui constituent les pages suivantes. Elles encadrent les dates qui ont marqués de façon certaine la vie d’André BOUCHER : arrivée au front, blessures, citations. Elles proviennent des JMO des 62ème et 123ème d’infanterie, où il a servi comme caporal pendant la durée de la Grande Guerre.
Ces pages d’histoire permettent de suivre les grandes périodes de la Guerre de 1914-1918.
Mise en route des régiments vers la zone de concentration face à la frontière Nord-Est.
Avec le 62ème RI, Baptême du feu pour les Lorientais, en BELGIQUE, sur les bords de Meuse dans les ARDENNES, face à SEDAN, retraite puis victoire de la MARNE, course à la mer et début de la guerre des tranchées dans la SOMME.
Avec le 123° RI, extraits de la première quinzaine d’Août 1914. Guerre des tranchées dans l’ARGONNE, en 1916 avec relève en première ligne. Dans l’OISE avec les combats du 30 avril 1918 sur le MONT-RENAUD, et les préparatifs des attaques décisives de l’été 1918. ]


1914

Le régiment a quitté sa garnison dans les premiers jours d’Août 1914, par chemin de fer, en 3 éléments et a été dirigé sur BRIÈRE, arrondissement de CHAUMONT.

Au jour du départ, il est sous les ordres du Ltn Colonel HUBERT,
et est composé des personnels d’active des classes 1911, 1912, 1913,
et des réservistes des classes 1908, 1909, 1910.

Il est organisé en :
3 Bataillons à 4 Compagnies de combat et une compagnie Hors Rang.
Il dispose de 3 sections de Mitrailleuses.
Chaque Compagnie (Cie) comprend 2 à 3 officiers.
Son effectif sous-officiers et hommes de troupe est de 3286.

Regroupé à BRIÈRE, il est dirigé , toujours par voie ferrée, jusqu'à BARIZETY-la-Cité où ses divers éléments sont arrivés entre le 6 Août midi et le 7 Août.
7Août
Il fait partie de la 2ème Armée, 18°Corps, 35°Division, 69°Brigade..
Cantonne à VANNES-LE-CHATEL (Etat-Major et 1er bataillon), 2ème et 3ème à ALLAMPS.
8 Août
Même cantonnement
9 Août
fait mouvement vers BUFFIGNY, BAYEUX, ALLAIN [ndr :15km sud de TOUL]
10 Août
séjour
11 Août
le mouvement vers l’Est continue. « marche éprouvante sous la chaleur extrêmement forte » « terrain très accidenté », d’assez nombreuses défaillances.
POUILLY, AUBRY, LUTTIGNY, PIERREVILLE
Dans la soirée réception d’un ordre pour être prêt à partir de 3heures.
Quitte le cantonnement de PIERREVILLE à 4heures. La colonne se forme
12 Août
La Division est en colonne de marche sur une seule colonne, le 123ème en arrière garde.
« journée extrêmement dure, grosse chaleur, manque de sommeil, traînards en assez grand nombre ». S’arrête en bivouac à l’ouest du fort de VILLE-LE-SEC, formation prise : 2 bataillons en colonne, le second en colonne double, un autre bataillon en ligne déployée en avant de la lisière d’un bois, tout le monde face au Nord- formation exigée par l’exiguïté du terrain. Sécurité assurée par trois faces Nord, Est et Sud, à l’aide d’une section sur chaque face. Le 6ème accolé au 123ème bivouaque à l’Ouest.
13,14,15 Août
la division remonte vers le Nord, la brigade en queue.
... le régiment quitte son bivouac à 0h.30 pour MANONVILLE-MONANCOURT qu’il atteint vers 9h.30, très éprouvé par la chaleur qui est accablante ; pourtant tous les traînards ont rejoints avant midi. Le régiment cantonne , près des voies de communication et des carrefours en prenant les dispositions militaires.
Une assez vive canonnade se fait entendre dans la matinée vers PONT-à-MOUSSON
à 11h ;30, ordre de faire reposer la troupe, tout en se gardant avec soin pour éviter toute surprise.
15 Août
même dispositif que la veille
16 Août
Reçoit l’ordre à 13h.30 de se tenir prêt à embarquer à partir du lendemain 17 pour une nouvelle destination....
Vers 19h.00, ordre de renforcer par 2 Cies...après évacuation de NARRANT par la 26°DI Un escadron de hussards est en couverture à GROS ROUPIE
A 6h.00, fait mouvement vers le Nord EST... 

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1915 pas de relevés de limafoxromeo

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1916

fin mai
[le régiment vient de sortir de l’enfer de VERDUN... où il a été décimé dans le ravin de la MORT. cf. additif personnel sur dernière page de transcription du document JMO62]
Le régime de permission pour officier et troupe est dans la limite de 10 % de l’effectif.
Arrivée de renfort, sous-officiers, caporaux, hommes de troupes, dont des créoles.
22 Mai
Exercices de lancement de grenades
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