Les lignes qui suivent sont originales: il s'agit d'un extrait
d'une retranscription de souvenirs de Germaine JAMET, épouse MAINGOT fille
de Ange Marie JAMET et de Jeanne Scolastique THOMAS, soeur d'Alice, Bénédicte
(Sosa 0007 du rédacteur),Pierre, Yvonne, Simone, et qui figurent sur la
Photo familiale de 1910.
Ces souvenirs ont été confiés à André Thomas à Belle-Isle, lors d’un
entretien.
Les parties entre [ ] sont des "corrections"
proposées en 1999 par F.Lamour, ou des mises au point effectuées
après une série d'entretien avec deux religieuses de l'Abbaye
Saint-Michel deKergonan au cours de l'été 2002.
TEMOIGNAGE
Germaine MAINGOT née JAMET
Souche Jamet (-probablement Acadiens d'origine )
[ ceci était effectivement la croyance
familiale,
[les Jamet sont en fait originaires de LA
MOTTE, près de LOUDEAC ]
[en revanche, il y a ascendance acadienne par les mères : Jeanne
Scolastique Thomas,
fille de Marie Caroline Illiaquer (épouse de Thomas Joseph Théodore),
fille de Jeanne Marguerite Le Floch (épouse de Jean-François
Illiaquer)
fille de Marie Le Blanc ( épouse de Bertrand Le Floch,
forgeron à Bangor), née pendant le «Grand Dérangement » à LIVERPOOL, le
20 août 1762, décédée à Bangor le 3 octobre 1840)
fille de Anne Landry (épouse de Charles Le Blanc,
afféagiste à Belle-Isle n° 12, marié à LIVERPOOL le 15 mai 1758, né à
Pigiguit Acadie le 22 août 1734, décédé à Bangor le 5 septembre 1803),
née le 24 février 1739 à La Rivière-aux-canards Acadie, décédée à Bangor
le 29 mars 1821).
... l’ascendance acadienne est au niveau de l’arrière arrière arrière
grand-mère de Germaine...]
ARRIERE GRAND'PERE : Gardien de Phare (Phare de Kervilahouène)
[en fait, il s’agit du grand-père
de Germaine ]
Décédé assez jeune, laissant sa veuve avec 2 garçons et ? filles.
[ Décédé au Phare le 8 Mai 1865 à 11 heures
du soir, à l'âge de 42 ans ]
L’aîné des garçons se nommait Désiré.
Le jeune nommé Ange est né après le décès de son père.
Je me souviens de quelques tantes:
Noémie, mariée à F.LANDURE lequel se remaria avec sa belle-soeur Valentine.
Valentine
?, mariée à OSTOJA
Louisa, mariée à ILLIAQUER.
Leur mère tenait le café près du Chateau, face à la route de Bangor, repris
ensuite par sa fille .
C'est l'oncle Philippe, entrepreneur à Le Palais, marié sans enfants qui
les a pris en charge et leur a donné à tous une situation.
De l'aîné Désiré, il en a fait un ingénieur architecte en passant par
les Arts et Métiers d'Angers.
[ De l'aîné Désiré, il a fait un ancien
"Gars d'ZARTS" ingénieur diplômé de l’Ecole d'Ingénieur des Arts et Métiers
d'Angers.]
Désiré s'est marié à Joséphine LHERMITTE du Palais.
Ils ont eu 6 enfants:
5 filles et 1 garçon (le dernier).
MON PERE Ange
Lui n'a jamais voulu travailler à l'école. Son oncle
Philippe l'a envoyé garder les vaches sur Bangor, mais
[il] ne s'y est pas plu et a demandé à son oncle de le reprendre.
Il en a donc fait un maçon devenu par la suite bon conducteur de travaux.
Marié à [ Jeanne ] Marie
[ Scolastique ] THOMAS de Kervilahouène.
Les deux frères se complétaient. Ils ont quitté Belle-Isle avec
l'accord de leur oncle pour débuter par la construction de pavillons,
plage de Carnac.
Ensuite, ils ont construit les 2 Abbayes
[de Kergonan ]:
St-Michel [ Bénédictines ] et Ste
Anne [ Bénédictins ].
Les deux familles habitaient le bourg de Plouharnel .L'on voit
encore au-dessus des fenêtres, en carreaux de céramique de couleur, les
initiales D.J. et A.J. vivant sous le même toit mais séparés.
Ces deux bâtiments [
les Abbayes ] ont été construits sur 3 ans environ,
puis est venue la séparation [ des
biens ] de l'Eglise et de l'Etat en 1902.
Les Bénédictins sont partis à l'île de Wight en Angleterre et ont
demandé à mon père Ange Jamet d'en être le gardien en venant l'habiter.
C'est ainsi que ma soeur Yvonne ( en 1903) et moi Germaine (en 1905) sommes
nées dans la chambre de l'Evêque (tourelle de gauche).
[ Il s'agit des Bénédictines et de l'Abbaye
de St-Michel de Kergonan ]
Car il faut vous dire qu'une de ces dames, Mère Abbesse, riche, avait
pu mettre le bâtiment à son nom, ainsi l'Etat n'a pas eu main mise.
[ Droit de réponse: cette opinion
ne reflète que celle de Germaine. Cette affirmation a été,
au cours d'une visite en juillet 2002, fortement contestée par les
Bénédictines et de l'Abbaye de St-Michel de Kergonan "La Mère
Abbesse n'était pas riche,:c'est le notaire, par l'habileté
de son travail, qui a évité la saisie."]
Nous avons donc habité l’Abbaye plusieurs années et exploité la ferme
et les 18 hectares de la propriété: bois, verger, étang, beaucoup aidé
par la main-d'oeuvre du chantier Jamet.
Mais leurs rentes s'amenuisant et l'exil se prolongeant,
les religieuses ont loué le bâtiment, d'abord à un séminaire, ensuite
à un pensionnat de jeunes filles, et finalement la guerre de 1914-1948
est arrivée; les Allemands l'ont occupé (semi-hopital) et après il est
devenu une maison de convalescence pour les soldats français.
[ correction : réquisitionné, ce
pensionnat est devenu un hôpital militaire où étaient sans doute soigné
des prisonniers allemands, puis ,un hôpital de convalescence, par opposition
à un hôpital chirurgical, pour les soldats français ]
[ Droit de réponse:Pour les bénédictines
(été 2002) à partir de 1917, des soldats américains
furent logés dans les locaux, "des caves aux greniers".
En revanche elles n'ont pu confirmer ou infirmer la présence d'un
hôpital de convalescence; par ailleurs, le document côté,
relatif " aux dommages apportés par le stationnement des troupes
américaines en Morbihan 1917-1921", initialement conservé
aux Archives départementales à Vannes, après un dépôt
effectué par la Préfecture du Morbihan, n'a pu être
trouvé sur les rayonnages... il a disparu.]
Nous avons quitté l'Abbaye pour le petit Kergonan, maison au toit
rouge tout à côté, leur appartenant. Simone ma soeur y est née en 1907.
Elles [ les Bénédictines ] ont été
toujours reconnaissantes à mon père d'avoir entretenu la propriété. Les
premières ne sont revenues de l'île de Wight qu'en 1917(environ une dizaine),
les autres après l'armistice de 1918;
Alice et Pierre sont nés à Belle-Isle
Bénédicte est né le jour de la bénédiction de la la première pierre
posée pour la construction de l'Abbaye Saint-Michel de Kergonan;
Alice et Bénédicte ont connu leurs maris pendant la guerre de 1914:
C'étaient deux [ soldats blessés,]
cousins, venus pendant la guerre en convalescence à l'Abbaye.
Bénédicte s'est mariée en 1918 [le
11 août 1919] et Alice en 1926. [7
novembre 1925]
Mais les cousins et cousines se sont toujours fréquentés et ils
ont gardé de bons souvenirs d’après-guerre.
[ Plusieurs photos numérisées témoignent de cette séquence familiale
]
[...]
Suzanne[une de ses cousines]
était je crois, de l'âge de ma soeur Alice.
Donc 10 filles JAMET ont vécues ensemble au bourg de Plouharnel, mais
de "classe" différente. Nette différence entre l'architecte et le maçon...
Les deux familles ne se mélangeaient pas, notre tante Joséphine était
très fière:
A l'église, la famille Désiré avait prie-Dieu au premier rang,
la famille Ange avait un banc au milieu de tout le monde.
Une anecdote(souvenir) de ma tante Joséphine.
A l'époque où [nous ]
étions gamines, nous venions lui porter beurre, lait et oeufs de la ferme
de Kergonan, nous étions reçues par la " bonne " sur les marches de la
cuisine. La " bonne "appelait la tante, qui nous donnait à chacune " 2
pailles d'or LU ", et c'était tout...
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